En 2026, les entreprises bretonnes font face à un contexte international profondément modifié, marqué par une escalade du protectionnisme initiée par l’administration américaine. Depuis le renouveau du mandat de Donald Trump, la politique commerciale des États-Unis s’est durcie, avec une série de taxes et droits de douane visant à privilégier le « made in USA » au détriment des échanges mondiaux traditionnels. La Bretagne, région au tissu industriel fortement tourné vers l’export, se trouve ainsi confrontée à des défis d’adaptation majeurs. Plus de 250 entreprises bretonnes, principalement actives dans l’industrie et l’agroalimentaire, exportent régulièrement vers l’Amérique du Nord, avec pour certains près de la moitié de leur chiffre d’affaires dépendant de ce marché. La nécessité d’innover, de diversifier leurs marchés et de s’adapter aux nouvelles contraintes douanières devient cruciale pour leur survie. Face à cette réalité, nombreux sont ceux qui tentent de transformer ces obstacles en opportunités, tout en surveillant de près l’évolution des politiques américaines qui pourraient encore secouer la scène économique mondiale dans les années à venir.
Les conséquences directes de la stratégie protectionniste de Trump sur le tissu économique breton
La décision de l’administration américaine, en 2023, de hausser substantiellement les droits de douane sur les produits européens, notamment l’acier et l’aluminium, a bouleversé le commerce en Bretagne. Les taxes, qui sont passées à 25 % sur certains dérivés industriels, ont rendu bon nombre de produits bretons plus coûteux à l’exportation. Conséquence immédiate : une chute de 28 % des exportations vers les États-Unis au premier trimestre de 2025 pour les PME, selon le réseau Bretagne Commerce International, qui insiste sur le fait que ces marchés représentent un poids non négligeable dans leur développement. En parallèle, la tension commerciale a créé un climat d’incertitude généralisé, amené à pousser les acteurs locaux à reconsidérer leur stratégie commerciale. La crainte d’un ralentissement ou d’un arrêt des flux commerciaux américains incite dores et déjà certains industriels à explorer d’autres marchés émergents, comme en Amérique latine ou en Asie, pour limiter leur dépendance.
Les secteurs les plus vulnérables face aux nouvelles taxes américaines
Le secteur agroalimentaire breton, notamment celui des fromages, des produits laitiers et des biscuits, s’avère particulièrement fragile face aux surtaxes. Georges, responsable d’une PME spécialisée dans la fabrication de crêpes dentelles en Bretagne, évoque une possible augmentation de 20 % des coûts d’importation si les taxes sur les produits exportés vers les États-Unis persistent ou s’intensifient. La plupart des sociétés craignent que cette hausse ne freine leur compétitivité, compromettre leur croissance et ralentir leurs exportations. De même, le secteur industriel, notamment les fabricants de pièces pour l’automobile ou l’aéronautique, ressent un ralentissement évident dans leurs échanges, obligeant à une révision de leurs stratégies de sourcing et de logistique.
Les stratégies innovantes pour faire face à la tourmente commerciale
Pour limiter l’impact de ces nouvelles politiques, de nombreuses entreprises bretonnes ont adopté des stratégies diversifiées. Certaines ont créé des filiales locales, comme Stirweld, entreprise spécialisée en soudage industriel, qui a ouvert une filiale à Détroit afin de garantir une présence commerciale locale et d’éviter les surtaxes. D’autres, comme MCA Process, conçoivent de renforcer leur présence sur d’autres marchés internationaux, notamment en Asie ou en Amérique latine, régions où la demande pour leurs produits reste forte. La diversification géographique apparaît ainsi comme une réponse essentielle pour limiter la dépendance à un seul marché, surtout dans un contexte d’incertitude croissante.
| Impact sur les principaux secteurs bretons | Effets observés | Réponses stratégiques |
|---|---|---|
| Agroalimentaire | Hausse des coûts, ralentissement des exportations | Création de filiales, diversification des marchés |
| Industrie aéronautique et automobile | Réduction des flux, reconsidération des fournisseurs | Réorganisation logistique, développement local |
| Secteur technologique | Opportunités naissantes en émergents | Investissements dans l’innovation, partenariats internationaux |
Les entreprises bretonnes adaptent leur discours pour maintenir leur compétitivité
Face aux risques, certains dirigeants préfèrent adopter une posture prudente tout en restant offensifs. Jean-Yves Le Borne, PDG d’une entreprise de fabrication de pièces industrielles, affirme : « Nous ne céderons pas face aux taxes américaines, nos marges ne doivent pas en pâtir. » Pour d’autres, comme Loc Maria Biscuits, la clé réside dans la capacité à résister à court terme, en espérant que la tendance protectionniste s’essoufflera. La majorité reste cependant vigilante, surveillant attentivement l’évolution des mesures douanières et les négociations diplomatiques. L’enjeu est de préserver leur compétitivité tout en anticipant une éventuelle relance des négociations bilatérales, notamment autour de l’accord commercial entre l’Europe et les États-Unis que certains appellent à renforcer dans l’intérêt des PME locales.
Comment les entreprises bretonnes compensent-elles la hausse des taxes américaines?
Les PME bretonnes adoptent la diversification de leurs marchés, la création de filiales locales et la recherche d’accords commerciaux alternatifs pour limiter l’impact des surtaxes.
Quels secteurs sont les plus affectés par la guerre commerciale?
L’industrie agroalimentaire, l’aéronautique, et le secteur technologique breton ressentent le plus l’impact des droits de douane américains, en raison de coûts accrus et de ralentissements commerciaux.
Quelle est la stratégie des entreprises pour rester compétitives?
Les entreprises innovent, en développant des filiales, en explorant de nouveaux marchés et en renforçant leur présence locale pour contourner les barrières commerciales.
La Bretagne peut-elle s’appuyer sur d’autres marchés?
Oui, l’Amérique latine, l’Asie ou le Moyen-Orient présentent des opportunités croissantes, notamment pour les produits labellisés AOP, ou dans les secteurs en croissance.



