Vous vous demandez certainement ce qui se cache derrière cette annonce du rachat partiel d’ATOS par l’État français ? Cette opération soulève des questions légitimes sur l’avenir du géant informatique français et les enjeux de souveraineté numérique qui préoccupent nos dirigeants.
Synthèse des données clés de l’opération
| Élément | Détail |
|---|---|
| Valeur de l’offre | 410 millions d’euros |
| Périmètre | Activités Advanced Computing (hors Vision AI) |
| Effectifs concernés | Plus de 2 500 personnes |
| Chiffre d’affaires attendu | Près de 800 millions d’euros en 2025 |
| Signature prévue | Prochaines semaines |
| Finalisation | 2026 |
Une offre ferme qui marque un tournant décisif
J’ai suivi de près cette négociation depuis novembre dernier, et je dois reconnaître que cette offre ferme de l’État français constitue une étape cruciale pour ATOS. Le groupe informatique, confronté à des difficultés financières importantes, voit enfin se dessiner une solution concrète pour ses activités les plus sensibles.
L’annonce de ce lundi révèle que l’État propose d’acquérir une partie significative de la branche Advanced Computing d’ATOS. Cette décision répond à une logique de protection des intérêts stratégiques nationaux, particulièrement dans le domaine des supercalculateurs.
Des supercalculateurs au cœur des enjeux de défense
Le périmètre technique de l’acquisition
Les activités visées par cette acquisition comprennent :
- La conception de serveurs de haute performance
- La fabrication de supercalculateurs
- Des technologies critiques pour la Défense française
- Des applications industrielles stratégiques
L’exclusion notable de Vision AI
Contrairement aux négociations initiées en novembre 2024, l’offre actuelle exclut désormais les solutions Vision AI. Ces technologies d’analyse vidéo enrichies par l’intelligence artificielle ne font plus partie du périmètre de rachat. Cette modification explique la révision à la baisse de la valorisation initiale.
Les implications économiques et stratégiques
Un investissement public justifié
Éric Lombard, ministre de l’Économie, a clairement exprimé la position gouvernementale : « Il est du rôle de l’État, lorsque cela se justifie, d’assurer la pérennité et le développement des activités industrielles les plus stratégiques ». Cette déclaration illustre parfaitement la doctrine française de souveraineté technologique.
Les retombées financières pour ATOS
La structure de prix proposée présente plusieurs composantes :
- 300 millions d’euros de prix de base
- 110 millions d’euros de compléments conditionnels
- 50 millions d’euros liés aux performances 2025
- 60 millions d’euros dépendants des résultats 2026
Le calendrier d’une transaction complexe
Les prochaines étapes
D’après mes informations, la signature de l’offre engageante devrait intervenir dans les prochaines semaines. Cette formalisation marquera le passage des négociations à la phase opérationnelle du rachat.
La finalisation de la transaction est programmée pour 2026, laissant le temps nécessaire aux autorités compétentes d’examiner tous les aspects réglementaires et techniques de cette acquisition.
Impact sur la trajectoire d’ATOS
Le groupe maintient ses projections financières pour 2028, estimant son chiffre d’affaires entre 9 et 10 milliards d’euros. Cette stabilité des prévisions, malgré la cession d’activités importantes, témoigne de la stratégie de recentrage d’ATOS sur ses métiers les plus rentables.
Les enjeux de souveraineté numérique
Cette opération s’inscrit dans une démarche plus large de protection des actifs technologiques stratégiques. Les supercalculateurs concernés jouent un rôle essentiel dans :
- La dissuasion nucléaire française
- Les capacités de calcul de la Défense
- L’autonomie technologique nationale
- La compétitivité industrielle française
Vers un nouveau modèle économique
L’emploi préservé
Avec plus de 2 500 personnes concernées, majoritairement basées en France, cette acquisition publique garantit le maintien des compétences sur le territoire national. C’est un aspect rassurant pour les salariés qui s’inquiétaient légitimement de leur avenir professionnel.
Une opportunité de développement
Loin d’être un simple sauvetage, cette opération pourrait offrir de nouvelles perspectives de croissance aux activités Advanced Computing. Le soutien de l’État permettra probablement d’accélérer les investissements en recherche et développement.
En conclusion, ce rachat partiel d’ATOS par l’État français illustre parfaitement l’évolution des politiques industrielles nationales face aux défis technologiques contemporains. Cette acquisition de 410 millions d’euros marque une étape importante dans la préservation des capacités stratégiques françaises et ouvre de nouvelles perspectives pour l’avenir du secteur informatique national.


