Après plus de 35 ans de turbulences, l’usine iconique Duralex, née en 1945, renaît grâce à une initiative inédite : ses salariés ont réussi à reprendre en main l’entreprise en créant une société coopérative, la SCOP. Ce pari audacieux, soutenu à 60 % par le personnel et validé par le tribunal d’Orléans en juillet 2024, marque une étape majeure dans la réindustrialisation française. En pleine reconquête commerciale, Duralex mise désormais sur l’innovation, la vente en ligne et l’expansion international, notamment au Japon. Les ambitions sont fortes : atteindre un chiffre d’affaires de 32 millions d’euros en 2025, en hausse de 20 %, tout en réinvestissant dans la croissance et le développement durable. Ce modèle coopératif apparaît comme une solution durable face aux échecs successifs de l’histoire industrielle nationale, illustrant une renaissance fondée sur la solidarité et le savoir-faire français. Découvrez comment cette entreprise emblématique incarne l’avenir de la réindustrialisation par et pour ses salariés.
Comment Duralex a résisté à la crise grâce à ses salariés
Face aux difficultés financières qui opposaient l’entreprise à la faillite, les employés de Duralex ont démontré qu’une véritable cohésion peut transformer la crise en opportunité. Leur mobilisation a été essentielle dans le sauvetage de cette verrerie historique. En 2024, le processus de reprise s’est fait dans l’urgence, mais avec une détermination solide. Selon François Marciano, l’un des responsables de cette opération, il a fallu mobiliser rapidement 500 euros par salarié pour constituer un capital initial. La pression était forte, le délai court, mais leur engagement a permis de créer une SCOP, où les salariés détiennent désormais 65 % des droits de vote. Ce pari réussi montre qu’un modèle d’entreprise partageant les risques et les bénéfices peut être une réponse durable face à la crise. En conséquence, la gouvernance démocratique favorise une véritable implication et une revalorisation des savoir-faire français.
Les éléments clés du succès de la relance cooperatif
- Une mobilisation exceptionnelle des salariés avec près de 60 % de leur engagement dans le projet
- La création d’une SCOP, garantissant une gouvernance démocratique et une gouvernance partagée
- Une accélération du recrutement, avec 17 nouvelles embauches pour atteindre 243 employés
- Le développement d’une stratégie commerciale axée sur le marché français et l’international
- Une orientation vers la vente directe, notamment en ligne, pour maximiser les marges
Le modèle coopératif, un exemple à suivre pour la réindustrialisation de la France
La réussite de Duralex n’est pas anecdotique. La confédération générale des SCOP estime que ces structures ont une bien meilleure pérennité que les entreprises classiques, avec un taux de survie de 76 % à cinq ans contre 56 %. Les acteurs du mouvement coopératif encouragent fortement l’État et les banques publiques à soutenir davantage ces initiatives, conscientes que leur modèle favorise également l’innovation et la stabilité dans un contexte économique incertain. Ce soutien aurait permis de pousser Duralex vers l’autonomie financière, notamment par un financement participatif. Avec un investissement prévu de 17 millions d’euros dans les trois prochaines années, la société envisage d’étendre ses collections, renforcer sa présence à l’international et développer de nouvelles stratégies marketing. La relance en coopérative devient ainsi une option privilégiée pour le gouvernement, quand la modernisation des industries françaises semble souvent freinée par un manque de soutien institutionnel. La volonté est claire : redonner vie à nos entreprises, en privilégiant la participation directe des salariés et la reconquête de notre savoir-faire national.
Pourquoi privilégier le modèle coopératif pour la réindustrialisation
- Une stabilité financière plus forte, avec un taux de pérennité supérieur à celui des entreprises classiques
- Une implication accrue des salariés, porteurs d’un savoir-faire précieux
- Une gouvernance démocratique, garantissant une gestion transparente et réactive
- Une capacité à innover, notamment en développant des collections spécifiques et en s’ouvrant aux marchés asiatiques
- Une stratégie de développement durable adaptée aux enjeux environnementaux et sociaux
Ce modèle coopératif fait figure d’exemple pionnier dans le contexte actuel où la relance industrielle passe aussi par une nouvelle forme de gouvernance. La confiance retrouvée dans l’engagement collectif pourrait bien transformer durablement la filière verrière française.
Les enjeux de l’avenir : croissance, internationalisation et investissements
Pour assurer son avenir à moyen terme, Duralex a prévu un plan stratégique ambitieux. Avec un investissement de 17 millions d’euros, l’objectif est double : renforcer la présence en France en misant sur la vente directe, tout en développant son rayonnement à l’échelle mondiale, notamment au Japon, où ses verres se vendent deux à trois fois plus chers. La stratégie repose aussi sur la conception et le lancement de collections exclusives, afin de séduire les marchés haut de gamme et de décoration. Ce cap de rentabilité doit être atteint d’ici 2027, en visant au minimum 35 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, soit une hausse significative. La consolidation des ventes via la vente en ligne et le marketing ciblé devient donc primordiale pour conquérir cette trajectoire.»
Une nouvelle ère pour la verrerie française : un savoir-faire à valoriser
Au-delà de la simple relance économique, Duralex s’inscrit dans une logique de valorisation du patrimoine industriel français, longtemps délaissé. La qualité des verres trempés, leur résistance et leur design intemporel leur confèrent une place de choix face à la concurrence mondiale. En s’appuyant sur cette identité forte, l’entreprise souhaite devenir un véritable symbole de l’artisanat et de la maîtrise française. La coopération avec des partenaires locaux, l’innovation constante et la diversification des collections restent les piliers pour pérenniser cette démarche. La French Touch, notamment à travers des campagnes de communication, renforcera la notoriété de la marque à l’étranger, tout en consolidant la fierté nationale.
Questions fréquentes sur la relance coopérative de Duralex
Comment les salariés ont-ils financé le rachat de Duralex ?
Les employés ont mobilisé un capital de 500 euros chacun, dans une démarche d’urgence et de solidarité, renforcée par des apports familiaux ou personnels, dans un cadre juridique strict. Leur engagement collectif a permis de constituer la base financière solide pour la reprise, validée par le tribunal en 2024.
Quelle stratégie de développement poursuit Duralex ?
L’entreprise mise sur la vente directe en France, le développement à l’international, notamment en Asie, et la création de collections haut de gamme pour séduire les marchés de la décoration. La relance se fait aussi via la présence accrue en ligne et le partenariat avec des marques françaises, comme Le Slip Français, afin de raviver l’esprit patriotique autour de la marque.
Quel est l’objectif à long terme de Duralex ?
Atteindre un chiffre d’affaires de 35 millions d’euros d’ici 2027, tout en consolidant la pérennité de ses activités et en valorisant le savoir-faire français à travers un modèle coopératif innovant.


