Les salons de manucure en Europe doivent aujourd’hui faire face à une nouvelle réglementation drastique qui bouleverse leur modèle économique. En efficacité depuis la rentrée 2025, l’interdiction du composant chimique TPO, utilisé dans de nombreux produits de base comme les vernis semi-permanents, entraîne un véritable séisme pour un secteur déjà fragile face à la modernisation et à la concurrence. Les professionnelles, souvent petites structures, se retrouvent contraintes de jeter leur stock, accumulant ainsi des pertes financières importantes. Si les grandes enseignes peuvent anticiper ces restrictions, les petites ongleries doivent désormais faire face à une gestion de crise sans précédent. La nécessité d’adapter rapidement leur offre, tout en supportant des coûts de renouvellement de stocks considérables, met en lumière la dure réalité du marché européen, encore soumis à la pression d’un contexte réglementaire strict et souvent peu compensé par les aides publiques. La situation soulève des questions sur la résilience du secteur et ses stratégies d’adaptation à un cadre en constante évolution.
Les enjeux réglementaires européens bouleversent le marché de l’onglerie
En septembre 2025, l’Union européenne a pris une décision radicale en interdisant la vente et l’utilisation du TPO (oxyde de diphényl triméthylbenzoyl phosphine) dans tous les produits cosmétiques, y compris ceux utilisés par les salons de manucure. Cette substance, responsable de la polymérisation des gels et vernis semi-permanents, est désormais classée comme toxique pour la reproduction. Son retrait du marché impacte directement la chaîne de production et de distribution des salons, qui doivent faire face à une rupture immédiate dans leur offre. La conséquence immédiate concerne le stock de produits de base : ces derniers doivent être jetés, souvent à grands frais. La mesure a été annoncée en amont, mais de nombreux professionnels ont découvert son application inattendue lors de leur reprise d’activité. La baisse de disponibilité de produits, couplée à l’augmentation du coût de remplacement, provoque une tension forte dans le secteur.
| Éléments clés de l’interdiction du TPO | Impacts immédiats |
|---|---|
| Classement toxique pour la reproduction par l’UE | Interdiction de mise sur le marché et d’utilisation |
| Utilisation dans gels et vernis semi-permanents | Fermeture temporaire des salons concernés |
| Retrait obligatoire des stocks | Perte financière importante pour les professionnels |
| Année d’application : 2025 | Adaptation nécessaire des gammes produits |
Les pertes économiques et les défis de la gestion de stock après l’interdiction du TPO
Pour de nombreux professionnels, l’impact financier de cette interdiction se traduit par des pertes directes allant jusqu’à plusieurs milliers d’euros. Suzanna, propriétaire d’un salon à Auch, a dû dépenser une somme colossale pour se débarrasser de son stock, constitué principalement de vernis et gels contenant du TPO, achetés souvent en 2024. Malgré la rapide annonce de la mesure, le délai d’ajustement s’avère trop court, laissant place à une gestion de crise face à des produits invendables. La chute de ces stocks engendre une perte sèche, sans compensation légale ou financière prévue pour l’instant. Selon une enquêtes menée auprès des petites structures, plus de 70 % ont subi des coûts importants, risquant leur viabilité à moyen terme. La situation s’aggrave encore pour celles qui disposent d’un assortiment étendu de couleurs et de textures, souvent coûteuses et difficiles à remplacer immédiatement.
- Perte moyenne par salon : plusieurs milliers d’euros
- Temps nécessaire pour écouler le stock : parfois jusqu’à un an
- Coût moyen d’un flacon de vernis : entre 20 et 30 euros
- Nombre de couleurs susceptibles d’être jetées : jusqu’à 1000
- Absence de dédommagement officiel pour les professionnels
Les stratégies d’adaptation des salons face à la réglementation européenne
Face à cette crise, plusieurs équipementiers ont commencé à proposer des alternatives sans TPO, mais la transition reste difficile pour les petites structures. Certaines optent pour des produits certifiés bio ou vegan, qui ne contiennent pas cette substance mais sont souvent plus coûteux. La crise a aussi sensibilisé à la nécessité de diversifier la gamme de services : massages, soins exfoliants, ou onglerie classique, pour désengorger leur dépendance aux gels potentiellement dangereux. Des formations professionnelles sont également proposées pour maîtriser ces nouvelles techniques. D’ailleurs, de grands groupes, tels que Beauty Success, ont rapidement réagis en vérifiant leurs stocks et en évitant tout rejet de produits interdits. Pourtant, ces adaptations ne suffisent pas à effacer le choc économique, qui pourrait fragiliser durablement la filière si aucune mesure de soutien n’est mise en place.
| Solutions face à la réglementation du TPO | Conséquences pour le secteur |
|---|---|
| Utilisation de produits certifiés sans TPO | Coûts accrus, défis logistiques |
| Développement de nouveaux services complémentaires | Réduction de la dépendance aux vernis chimiques |
| Formations professionnelles pour nouvelles techniques | Renforcement des compétences |
| Contrôles réguliers et audit des stocks | Prévention des pertes |
Les enjeux pour le secteur des ongleries à l’horizon 2025
La réglementation européenne sur le TPO met en évidence le besoin urgent pour le secteur de redéfinir ses standards de qualité et de sécurité. La tendance vers des produits plus naturels et responsables s’accélère, mais à quel coût ? La crise a aussi révélé la vulnérabilité des petites entreprises qui peinent à suivre l’ère de la transparence et de l’innovation. En parallèle, de grandes sociétés, à l’image d’Nvidia ou Stellaria, investissent dans des technologies vertes ou des matériaux alternatifs pour rester compétitives. En France, certains entrepreneurs locaux, tels que les frères Jumeaux Bontaz, tentent d’insuffler une dynamique nouvelle à leur groupe international, illustrant le rôle clé de l’innovation dans la résilience des PME. La question demeure : jusqu’où peuvent-elles aller pour satisfaire à cette nouvelle exigence réglementaire tout en maintenant leur rentabilité ?
Questions fréquentes (FAQ) sur la réglementation TPO et ses impacts
- Quel est le principal danger lié au TPO dans les produits cosmétiques ? Le TPO est classé comme toxique pour la reproduction, pouvant entraîner des risques pour la fertilité et la santé reproductive des professionnels et clientes.
- Quels types de produits sont affectés par cette interdiction ? Principalement les gels et vernis semi-permanents utilisés dans la pose de manucure, notamment ceux en UV ou LED contenant du TPO.
- Les petites entreprises ont-elles droit à une compensation financière ? Aucun dédommagement officiel n’a encore été prévu par l’UE, ce qui aggrave la difficulté financière des salons touchés.
- Comment se préparer à la transition sans TPO ? En se tournant vers des produits certifiés sans toxines, en diversifiant leur offre et en suivant des formations professionnelles adaptées.
- Quels obstacles rencontrent les grandes enseignes face à cette réglementation ? En réalité, leur capacité d’anticipation leur permet de mieux gérer cette transition, contrairement aux petites structures totalement dépendantes de leur stock existant.


